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Hewlett Packard HP-65


Voici quelques photos de la dernière calculatrice rentrée dans ma collection. Je la dois à un membre du forum Silicium. Un grand merci à Jean !!! Ces mots ont été écrits en 2012 et depuis bien d'autres machines sont entrées dans ma collection. 

La calculatrice ne fonctionne que si elle est alimentée par le chargeur. Le bloc d'accus de la HP 67 qui fait fonctionner cette dernière sans secours du réseau électrique n'a ici aucun effet. J'ai dû nettoyer le compartiment car les anciens accus avait coulé et heureusement les coulures n'ont pas attaqué les contacteurs. Le lecteur de cartes reste muet et il y a un petit faux contact quand on passe du mode RUN au mode W/PRGM. Mais pour une mamie vieille de 42 ans (en 2018) elle a encore de très beaux restes et est en super état.

Le HP 65 est la première calculatrice programmable à carte magnétique de la marque. Elle a été produite de 1974 à 1977 date à laquelle elle a été remplacée par le HP 67. Elle a révolutionné le calcul "individuel" en permettant de sauvegarder les programmes sur des cartes magnétiques ce qui permettait à tout un chacun (euh... son prix était de 4.950 FRF HT ce qui correspondrait à 4.270 € de 2018 - imaginez ce qu'on peut acheter avec cette somme) de faire des calculs complexes. Machine novatrice s'il en fut, elle est même une des protagonistes du film inoubliable "L'ordinateur des pompes funèbres" et un exemplaire est même allé dans l'Espace lors de la mission conjointe Apollo Soyouz en 1975 ! C'est dire !

Elle dispose d'un clavier de 35 touches dont 3 de fonctions ([ f ], [f-1] et [ g ]). Les deux premières de couleur jaune permettent d'accéder aux fonctions écrites en jaune et la dernière de couleur bleue permet d'accéder aux fonctions écrites en .... bleu. [ f-1] permet d'accéder aux fonctions "inverses" des fonctions accessibles par [ f ]. De cette manière, [ f-1 ] de [ 9 ] est l'inverse de [ f ] [ 9 ] et l'inverse de la racine carrée, c'est le carré. C'est comme ça pour toutes les fonctions (l'inverse du logarithme népérien est l'exponentielle, celui du logarithme décimal est 10^x...). 
Son affichage LED rouge typique des années 1970 permet d'afficher 10 chiffres et 2 exposants; le point décimal occupe un "chiffre".
Comme toute HP qui se respecte, elle fonctionne selon le système de Notation Polonaise Inversée (Reverse Polish Notation en anglais) avec sa pile opérationnelle à 4 niveaux. Du côté de la mémoire, elle met sur la balance 100 pas de programmes et 9 mémoires dont la numérotation commence bizarrement à 1 et non pas à 0. La mémoire 9 est aussi utilisée lors de l'utilisation de certaines fonctions et la numéro 8 est utilisée par l'instruction DSZ qui permet de faire des boucles contrôlées. La machine permet d'effectuer les opérations de bases (+, -, x et /) directement sur les mémoires. Par exemple, 10 STO + 1 ajoutera 10 à la valeur présente dans la mémoire 1. Cette mémoire n'est pas sauvegardée, d'où l'utilité du lecteur enregistreur de cartes magnétique. Comme ce lecteur ne fonctionne pas, je n'ai pas eu l'occasion de le tester.

Comme c'est une calculatrice scientifique, elle dispose de la panoplie habituelle de fonctions et de modes angulaires. Elle a aussi la fonction factorielle, mais pas de fonctions statistiques. Notons aussi la possibilité de conversion décimal-octal et octal-décimal qu'il ne me semble pas avoir vu sur d'autres machines comme seul type de conversion.

Comme écrit plus haut, on passe du mode calculatrice au mode programme et inversement grâce à un interrupteur à glissière (W/PRGM - RUN) placé en haut à droite sous l'afficheur. Lors du passage en mode programme, la machine affiche 00 00. La première paire de zéros indique le numéro de pas. Chose étrange, c'est le seul moment où un numéro de pas est indiqué. En effet, à aucun autre moment on sait où on se trouve dans un programme. Je trouve cela assez perturbant presque du niveau de la Casio FX 180P où on ne voit pas ce qu'on programme. J'imagine qu'à l'époque, vue la nouveauté de ce genre de machine, cela n'a pas dû bien gêner les utilisateurs. Il est possible de se déplacer vers l'avant dans un programme avec l'habituelle touche [SST] mais pas de revenir en arrière (touche [BST]). La touche SST permet aussi d'exécuter un programme pas à pas. L'insertion d'un pas de programme est automatique et il y même la fonction [DEL] qui permet de supprimer le pas de programme affiché. Dommage donc qu'il n'y ait pas de touche BST. Pour se déplacer dans la mémoire programme, le seul moyen que j'ai vu est de revenir en début de mémoire programme en appuyant sur GTO 0 en mode calculatrice.

Les instructions sont affichées selon leurs coordonnées sur le clavier, les chiffres quant à eux sont affichés en toute lettre. Ainsi LBL sera affiché 23 car c'est la troisième touche de la deuxième rangée et 1 sera affiché 01. Si dans les productions futures de HP, les pas de programmes seront combinés (un pas de programme correspond à la frappe de plusieurs touches), ce n'est pas entièrement le cas avec ce modèle. En effet, seule quelques fonctions sont combinées et tiennent sur un pas de programme dont les tests (x!=y est affiché 35 21 [ g ] [DSP]) alors que 1/x tient sur 2 pas de programmes ([ g ] [ 4 ]). Tout cela réduit d'autant la mémoire programme.

Le modèle de programmation est assez complet, surtout pour une première. Ne manque à l'appel que l'adressage indirect. Il y a 15 labels (étiquettes), 10 numériques (de 0 à 9) plus 5 correspondant aux touches de A à E qui permettent d'exécuter une fonction programmée directement en appuyant sur la touche et donc d'avoir éventuellement plusieurs fonctions programmées. Monsieur HP a même prévu une fente sur le côté de la machine pour y insérer le verso de la carte magnétique sur lequel est inscrit le nom de la fonction qui correspond à la touche. Un programme commence normalement par un LBL et finit pas un RTN. Dans ce contexte, le RTN fonctionne comme un END.

Petit aparté... Si vous regardez bien la photo ci-dessous, vous verrez qu'il y a une fonction au-dessus de chacune des 5 touches. A l'allumage de la machine, une partie de la mémoire programme est automatiquement remplie avec des pas de programmes qui permettent d'exécuter ces fonctions.

Fonction 1/x sur la touche A
LBL
A
g
4
RTN
Fonction racine carrée sur la touche B
LBL
B
f
9
RTN

 Code des touches 
 23
 11
 35
 04
 24

 23
 12
 31
 09
 24

Il faut donc faire un Clear PRGM ([ f ] [CLX]) pour réinitialiser la mémoire avant d'entrer un programme. Fin de l'aparté.

La machine permet de faire des branchements (GTO) vers un des 15 labels et non pas vers un pas de programme. Les sous programmes sont gérés. Ils commencent pas un LBL et doivent finir par un RTN qui dans ce contexte renverra le pointeur de programme vers l'instruction qui suit l'appel. Il y a seulement un niveau de sous programme (un sous programme ne peut pas en appeler un autre) et comme il n'y a pas de GSB, un sous programme est appelé en tapant le numéro du label. De ce fait un sous programme concerne uniquement les labels de A à E car les numériques seraient interprétés comme des chiffres.
Les boucles contrôlées sont aussi de la partie avec la fonction DSZ qui décrémente de 1 le contenu de la mémoire 8 et saute les deux pas suivants si le contenu de la mémoire est égal à 0. Quatre tests sont disponibles pour la prise de décision et comparent la valeur du registre d'affichage x avec le registre y de la pile. Les tests sont : x=y, x!=y, x<=y et x>y. Les inverses n'existent pas mais ils peuvent être simulés par l'utilisation de 2 tests.
Deux indicateur binaires (flags F1 et F2) sont proposés et sont gérés par les fonctions SFx, TFx et leurs "inverses". [ f ] [ - ] correspond à SF1 et permet d'armer le drapeau. [f-1] [ - ] correspond à CF1 et le désarme. [ f ] [ + ] correspond à TF1 qui teste si le flag est armé ou pas et [f-1] [ + ] teste si le flag est désarmé ou pas. Le petit programme suivant LBL A TF1 12345 RTN affiche 12345 si le drapeau est armé et 345 s'il ne l'est pas. Inversement LBL A (f-1) TF1 12345 RTN affiche 12345 si le flag est désarmé et 123 s'il est armé. Enfin, la machine a l'instruction NOP qui ne fait strictement rien. On a beau dire, mais c'est quasiment indispensable d'avoir à disposition une instruction qui ne fait rien. C'est même cette instruction codée 35 01 ([ g ] [ 1 ] sur un seul pas de programme) qui remplit toute la mémoire par défaut.

Du côté de la vitesse, le programme LBL A 1 STO + 1 GTO A est exécuté 275 fois en 1 minute. C'est plus rapide que le HP 29C (245 fois) ou que le HP 67 (220 fois) qui sont pourtant plus récentes.

En guise de conclusion je dirai que cette machine a vraiment été la première machine de poche programmable. Des bibliothèques de programmes ont été développées à l'époque par HP pour répondre aux besoins de certaines activités. Citons les bibliothèques statistiques, de chimie, d'aviation. Cette machine n'est pas parfaite et ses manques (numérotation des pas de programmes, touche BST, ...) seront comblés sur le HP 67. Mais en tant qu'ancêtre, elle est digne d'intérêt (et surtout n'en manque pas) et se doit de figurer dans une collection.

 

HP-65

 

 HP-65

 

HP-65

 

HP-65 & HP-67

 

HP-65 & HP-67

 HP-65

 

 
Hewlett Packard HP-65
Dimensions : L=15,2 cm, l=8,13 cm, H=3,56 cm
Poids : 310 grammes
Ecran : Affichage LED rouges 10 chiffres + 2 exposants
Mémoire : 100 pas de programmes + 9 mémoires

Autres informations

: Pack de 3 accumulateurs rechargeables.

 



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